Après son excellent e.p. « Ennemi de l’ordre », son street-cd » Hostile au stylo » une sorte de best of de ses apparitions durant ces dix dernières années, Casey membre du collectif Anfalsh (B-James,Prodige,Hery et Laloo), naturellement vénère, intransigeante lorsqu’elle est se sert de sa plume comme lorsqu’elle fait de la musique, qu’elle considère comme son espace de liberté, pratiquante d’un rap revendicatif, propriétaire d’ un style agressif, Casey nous propose son tant attendu premier « Tragédie d’une trajectoire » ; premier titre de l’album , sur une production lourde aux ambiances malsaines et frustrantes,ou cette dernière livre « cette belle insouciance de l’enfance qui plus tard laisse place à la sagesse je ne l’ai pas connu,je suis noire , née en France et maintenue en position de faiblesse….. », et nous évoque les raisons de sa colère, les coups durs qui ont forgé son caractère et qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui, c’est-à-dire une personne marquée et enragée, qui n’est « pas à vendre » à l’inverse des girouettes de ce rap biz qui ne cessent pas d’avoir des revirements de bords et qui ne loupent pas à une occasion pour discréditer le rap…hostile aux racistes comme à cette police qui accumule les ratonnades, les bavures sans jamais être inquiétée par cette justice qui est de mèche, qui fait semblant de ne rien voir et qui préfère condamner mettre en prison les personnes de couleur…Noir- fière et originaire de Martinique sur « chez moi » un titre personnel , Casey nous parle de ces origines, de la ou elle vient tout en dénonçant ce qui s’y passe, les conséquences du passage des colons, l’insolence des politiques sur l’esclave, …quoiqu’il en soit Sey-ca est loin d’avoir la mémoire courte, plutôt du genre rancunière et à répondre aux attaques à sa manière comme « sur une lame dans ma veste » ou médias et rappeurs sont visés…Un rap agressif, un flow monocorde, souvent un ton sépulcral également, une maitrise de la rime et du verbe sans aucun doute « suis ma plume », un titre assez égotrip dans la pure tradition hiphop, suivi de « mourir con »,encore un coup de schlass destiné à ce milieu rap blindé de mythos et de jacteurs qui jouent des rôles . B-James et Prodige lui donnent la réplique sur « ma haine », Casey biensûr n’oublie pas de parler de son fief la « Banlieue Nord », ni de faire un point sur le rap qu’elle pratique et défend en compagnie d’Ekoué de La Rumeur « on ne présente plus la famille », un sentiment de persécution sensible comme les quartiers sur « je lutte » et l’album se termine sur » Quand les banlieusards sortent », sur une ambiance stressante, bruits stridents, climat inquiétant, qui rappelle celui des émeutes de décembre et dont le texte fait référence à ces mêmes émeutes…..Toutes les productions sont de Hery et Laloo………Tragédie d’une trajectoire,un album à avoir……voilà tout…
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