L’actualité d’Ockney, c’est « BKS (Best Kept Secret) », un album de 13 titres. Mais avant « BKS », Ockney, est dépositaire de près d’une dizaine de projets – La Spliff Tape #1 (2011) et 2 (2012), Alter Ego 1 (2013) et 2 (2016) avec Chilea’s, le EP SOG avec JUST MUSIC BEATS (2014), 8NDRUGZ (2016) avec SOGP, Stand De Tir 1 (2017) et 2 (2019), Fusion Ultime (2018) avec SOGP). Dans cet entretien avec la Voix du HipHop, le rappeur du 91, et ancien membre du groupe La Fabrik, nous décrypte son rap, partage ses influences et sa façon et de travailler, et, bien sûr, présente son dernier projet, BKS.
A quand remonte tes premiers contacts avec la culture HipHop puis avec le mic ?
Je suis un vétéran, j’ai commencé à écouter du rap au tout début des années 90. J’ai découvert ça avec les trucs mainstream de l’époque et ça m’a donné envie de creuser un peu pour découvrir les vrais trucs. C’est vite devenu une passion et j’ai commencé à gratter mes premiers textes en 1996 (le siècle dernier haha). Je kiffais pas mal le graf aussi et au final j’étais mauvais dans les deux disciplines. Je me souviens qu’un pote graffeur à l’époque m’avait conseillé de choisir entre les deux, que c’était difficile d’exceller dans deux disciplines, donc je me suis concentré sur le rap et j’ai jamais lâché depuis.
« Ramène la finesse mais te plombe le ulc, le rap jeu c’est un bizness, un monde de putes, mais je suis trop accro à cette merde donc je rechute… » Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ce mode d’expression qu’est le rap ?
Pour moi, le rap c’est un peu comme un sport, tant que tu pratiques régulièrement tu peux continuer à progresser. J’ai l’esprit de compétition aussi, il n’y a rien qui me donne plus envie de rapper que d’entendre un gros couplet. Ça reste aussi un bon défouloir lol.
« Rien à foutre de réussir dans la sic; mes ventes présentent un bilan tragique, j’ai ni Hit ni brillant Classique… » Quelle place la musique a-t-elle dans ton existence ?
La musique et principalement le rap sont vraiment une passion. Je n’ai jamais envisagé d’en faire mon métier. J’en fais parce que ça me fait kiffer, il n’y a rien de lucratif dans ma démarche. C’est presque une addiction d’écrire et de rapper, j’ai eu moins de mal à arrêter de fumer. Mais bon là, je rentre dans un genre de pré-retraite, il est possible (et même probable) que je ressorte des morceaux mais je pense que BKS était mon dernier projet. Je crois que je dis ça depuis 2016 mais il y a toujours un truc qui me fait replonger.
Le HipHop nous a donné des valeurs à nous qui avons grandi avec, mais il faut être honnête, ça n’existe plus vraiment aujourd’hui.
D’après ce que j’ai pu comprendre, BKS a été conçu entre 2019 et 2020. Estimes-tu l’avoir travaillé et sorti dans de bonnes conditions ? T’étais-tu donné une ligne directrice ?
En fait, j’avais prévu de mettre le rap de côté et puis est arrivé le covid-19 et surtout le confinement… Comme je m’ennuyais un peu, je me suis remis à écrire, j’ai commencé à accumuler pas mal de textes. L’idée de faire un projet est arrivée naturellement. J’avais déjà sorti 4 morceaux avec Just Music Beats à l’automne 2019 qui n’étaient présents sur aucun projet. Ce sont ces morceaux qui ont donné la ligne directrice du projet. J’ai bossé dans les conditions qui me conviennent le mieux, mes beatmakers préférés m’envoient des prods, j’écris chez moi et quand c’est prêt je vais enregistrer chez AK STUDIOS. Après pour la sortie et la promo c’est différent, on fait avec les moyens du bord.
« Flow laidback, je traine ma haine… » Qu’est-ce qui te fais courir en tant que MC ?
Comme je disais, c’est surtout l’esprit de compétition. Il suffit que j’entende un morceau avec des grosses lignes et je replonge direct. Il n’y a pas de revendication sociale dans mes raps, il y a uniquement la place pour l’égotrip et la compétition. J’essaie d’être au max à chaque couplet, c’est le mot d’ordre.
Tu as tendance à parler de discipline, de maîtrise, de flow, « Pîqure de Rappel l’écriture ça compte, mais ça ne fera pas de toi un p… » Les effets de style, tout le travail des rimes, les assonances, les allitérations, les multisyllabes, les barz, la punchline bien placée, le rap technique… Justement à quel niveau, estimes-tu avoir le plus progressé durant ses cinq dernières années ?
J’ai toujours privilégié la forme et je pense que j’ai perfectionné mon truc ces dernières années. Je suis devenu de plus en plus pointu sur les rimes, les placements, même si c’est parfois problématique car je fais toujours passer la rime avant le sens. Tout est prétexte à faire des belles lignes avant tout. Il y a peut-être un peu plus de jeux de mots et d’images sur BKS que sur mes précédents projets.
Que représente donc l’égotrip pour toi et pourquoi tu fais le choix de t’y cantonner ?
On en revient encore à l’esprit de compétition, essayer d’être meilleur. C’est ça qui fait progresser et avancer la machine. Je kiffe écrire mais je n’ai pas envie de me tourmenter pour trouver un thème original, un truc qui n’a pas été fait. Je bosse à l’instinct, j’écris comme ça vient. Après, ça peut devenir compliqué parfois parce que quand tu fais que de l’egotrip tu peux avoir l’impression de tourner en rond et de te répéter…alors que c’est vrai qu’un bon thème ça donne une orientation. Mais je n’ai pas envie d’aborder des sujets qui ont déjà été traités par d’autres.
« Loin des projos, pas de promo mais ça me concerne… » Comment dois-ton comprendre cette phrase?…. qu’est-ce qu’il en est de la promotion pour un projet d’une telle qualité, comment defends-tu « Best Kept Secret ». Quelle est la stratégie, si stratégie il y a ?
Disons que je prends très au sérieux la partie artistique mais que je néglige pas mal la promo. C’est un peu paradoxal d’ailleurs, je passe mon temps à faire de l’egotrip dans mes morceaux mais je n’arrive pas à me mettre en avant dans la promo. Après, moi ça me fait kiffer d’écrire et de rapper, je le fais pour ma satisfaction personnelle uniquement donc les contraintes liées à la promo et tout, ça ne fait pas rêver… D’autant plus que je fais un rap pas super abordable pour le public en général. C’est plus un truc pour les rappeurs et les initiés donc ce n’est pas vraiment le genre de musique qui est mise en avant par les médias. A chaque projet, j’essaie d’assurer le minimum, histoire de dire « je l’ai fait », mais je reçois tellement peu de réponses que j’ai l’impression de perdre mon temps. Quand je fais des mailings les seules réponses que je reçois ce sont des messages du genre « l’adresse e-mail du destinataire n’existe plus » lol. Après heureusement, il y a encore quelques médias spécialisés qui relaient un peu l’actu, merci à eux. Donc non, je n’ai pas vraiment de stratégie, je fais le minimum syndical.
Disons que je prends très au sérieux la partie artistique mais que je néglige pas mal la promo. C’est un peu paradoxal d’ailleurs, je passe mon temps à faire de l’egotrip dans mes morceaux mais je n’arrive pas à me mettre en avant dans la promo.
Les conceptions musicales sont signées par Just Music Beats, Spezial Beats, Get Large, Jerrican Beats, Didaï et Kluzz… Comment travailles-tu ? Quel est ton processus de création ?
Je bosse à peu près toujours de la même manière et souvent avec les mêmes personnes. Je fonctionne au feeling, je choisis les prods et je me laisse guider par l’ambiance du son. Avec Jerrican, c’était un peu différent parce que c’est le frérot avec qui j’ai commencé, c’est lui qui était à la prod sur la majorité des morceaux des deux volumes de la Splifftape. Il a eu une grosse influence dans la réalisation de ces deux projets.
Après que ce soit Just Music ou Spezial, ça fait un petit bout de temps qu’on taffe ensemble (bientôt 10 ans avec JMB, le premier track avec eux c’était GROSSES PAGES avec Ron Brice et Deen en 2011), ils savent ce que j’aime du coup ça fonctionne plutôt pas mal. Get Large j’ai suriné les tracks qu’ils ont produits quand j’étais plus jeune, donc ça me fait kiffer d’avoir des prods estampillées GET LARGE sur mon projet en 2020. Avec Didaï on avait déjà bossé ensemble à l’époque de la Splifftape 2, ça fonctionnait plutôt bien et là il avait des trucs à me proposer qui collaient bien à la couleur du projet.
Enfin, Kluzz c’était la première fois qu’on bossait ensemble, il taffe beaucoup avec Hemo qui a les mêmes influences que moi, du coup ça matchait aussi avec le reste. Mon seul regret c’est de ne pas avoir de prod de Chileas ou de Mayer (Hits Alive) sur BKS.
Musicalement, on est plongé dans un univers aux ambiances généralement sombres, des atmosphères malsaines et spacieuses, entre compositions et sampling exécutés dans les règles de l’art une fois de plus, effectivement des sonorités New Yorkaises, des BPM lents, entre boombap et drumkit, no beat, breakbeat, un rap technique très flow, des nouveaux placements, des rimes incisives qui ne laissent pas l’auditeur indifférent. Quelle couleur donnerais-tu à « BKS » et pourquoi ?
Ah bah c’est très noir…De toute façon, je kiffe la sombritude, je suis un boug des ténèbres un peu. Je préfère la nuit que le jour, j’enregistre dans le noir tout ça. J’aime beaucoup quand c’est dark mais c’est un point de vue esthétique avant tout, je ne suis pas un putain de gothique non plus hein lol
Et si tu devais choisir un slogan pour définir ton opus, ce serait quoi ?
Je pense que Best Kept Secret ça représente vraiment très bien le truc, les gens qui me suivent te diront tous que je suis bon dans mon truc. Le problème, c’est qu’ils ne sont pas beaucoup à être au courant ahah. Donc, je pense que la confidentialité de mon rap est bien résumée par ce titre, d’autant plus que c’est vraiment un truc d’initiés.
« La dernière fois que tu as entendu kicker ça remonte à quand ?/ Pour plier la prod mes soldats sont partants/ tous ces rappeurs nous les tartons sâlement/ si tu clashes mec! Tu marches sur des Charbons Ardents. » Sur les 13 titres ça kick, ça sonne comme nous aimons… A quand remonte la dernière fois que tu as kické toute une nuit ou bien toute une soirée, puis c’était où ?
Ça remonte à très loin. On faisait beaucoup de freestyles quand on était plus jeunes et qu’on passait nos soirées sur les parkings du 91 mais c’était entre nous, en petit comité. Je ne suis pas super expansif, je n’aime pas trop les concerts tout ça par contre j’ai toujours apprécié les freestyles à la radio. On est au chaud bien installés c’est cool (Notamment dans l’émission VIBES de Marysha sur IDFM qui nous a toujours bien accueilli).
Il n’y a pas de revendication sociale dans mes raps, il y a uniquement la place pour l’égotrip et la compétition.
« Je m’inspire du rap outre-atlantique mais j’ai toujours fait passer l’amour avant le fric » et lorsque tu tends l’oreille sur ce qui se fait dans l’hexagone, y-a-t-il des titres, des projets d’artistes qui t’ont fait plaisir et qui t’ont mis la santé ?
Oui quelques-uns. Notamment ceux que j’ai invité sur le projet ou les précédents ou avec qui j’ai collaboré comme Freez, Ron Brice, Kimble, Hemo, Zulu (qui sort un projet avec JMB d’ailleurs), Joe Lucazz, Les 10’, Alpha Wann, Perso, Aki (qui sort aussi un projet le 28/11 il me semble)…
En ce moment qu’est-ce qui tourne en boucle dans tes écouteurs?
Beaucoup de Griselda, Conway surtout, Flee Lord, Eto, Benny et quelques valeurs sûres comme Styles P par exemple.
Tu ne caches pas ton inspiration New Yorkaise. Quel est la période du rap de NYC qui t’a le plus marqué, te sens-tu plus proche d’une école que d’une autre ou pas du tout? Si tu devais faire un Top 5 des meilleurs MC’s en provenance de la Grosse Pomme, ça donnerait qui?
Je suis un fanatique de Queensbridge, c’est vraiment la scène de QB qui m’a le plus influencé dans mon rap, notamment du milieu des années 1990 à 2005. Mais mon rappeur préféré all-time vient de Brooklyn, c’est Sean Price. Faire un classement et garder que 5 mecs c’est vraiment une torture, un exercice compliqué. Mais je pourrais te citer Sean P, Nas, Prodigy, Styles P, Biggie, BIG L, Vado, Redman, Raekwon, des valeurs sûres.
Sur ce 13 titres, on peut retrouver également au mic, Freez (du groupe Stamina), Ron Brice, Dr Kimble, Double Zulu et Hemo Hemess. Comment s’est opéré le choix des invités ? Qu’est-ce qu’ils sont sensés apporter à l’album selon toi ?
Le choix des invités s’est fait très naturellement, je bosse toujours avec des proches ou bien des gens dont j’apprécie le travail et qui ont généralement les mêmes influences que moi. D’ailleurs on retrouve toujours les mêmes sur mes projets que ce soit Kimble (mon partenaire de crime au sein du SOGP) ou bien Freez et Ron Brice avec qui j’ai déjà collaboré de nombreuses fois. Hemo et Zulu ont un truc qui colle bien à l’ambiance du projet, avec une écriture très imagée.
« SOGP la même marque, le même label », peux-tu nous en dire un peu plus sur ton groupe ? SOGP depuis quand ? Et puis il y a-t-il une différence entre Ockney en solo et Ockney en groupe ?
SOGP c’est Dr. Kimble aka Gerard Piquey et moi, mais aussi Stacks aka Logistacks qui ne rappe pas mais qui est l’homme de l’ombre, notre bras droit. C’est plus trois potes qui se retrouvent autour du rap plutôt qu’un groupe en fait. Pour ceux qui ne savent pas, SOGP c’est la fusion entre le SOG (SharktOpusGang, je vous invite à taper Sharktopus sur youtube, vous ne serez pas déçus) et Gérard Piquey, l’alter ego de Dr. Kimble (quand il est plus que saoul en fait). Si je ne me trompe pas, les prémices du truc, ça doit être vers 2014 ou 2015. Il n’y a pas vraiment de différence entre mon taff en solo et mes morceaux avec le SOGP, peut-être un peu plus de méchanceté gratuite avec le SOGP mais c’est parce que c’est Kimble qui m’engraine.
Tu sembles être comme dans ton propre univers, tu as l’air de vivre dans ton propre HipHop, à part dans le rap français : Pourquoi cela ? Et qu’est-ce qui te rend proche des artistes tel que Ron Brice, Perso, Hemo, Freez, hier comme aujourd’hui ?
Déjà, je pense que c’est un peu générationnel. Je ne me retrouve pas trop dans les trucs d’aujourd’hui. J’ai toujours évolué en cercle fermé, avant internet, on ne sortait pas du 91. Les artistes que tu cites sont de ma génération, on a été bercés par les mêmes sons, on a des influences en commun. C’est logique et humain de se rapprocher des gens qui ont la même vision du truc que toi, ce n’est pas spécialement propre au rap.
Comment vis-tu l’évolution de la musique, l’évolution du rap, l’explosion de la trap et d’autres dérivées, qu’es ce qui tourne bien et qu’est-ce qui ne tourne pas rond, selon toi ? Les valeurs du HipHop ont-elles évolué ? Peux-tu en citer quelques-unes qui perdurent ?
Je suis content de voir la place que le rap a pris dans le paysage musical français, même si ce n’est pas vraiment le rap que j’aime et que j’écoute qui est mis en avant. Je pense que la musique évolue avec la société, chaque génération apporte et développe son truc. Après de mon point de vue, je trouve ça dommage que l’art de la rime se perde un peu mais c’est parce que je suis un vieux con lol.
A l’image de la société, la seule valeur reconnue dans la musique c’est l’euro, c’est la dictature des chiffres… Mais c’est comme ça, il faut avancer, faut faire avec et s’adapter, ça sert à rien de se plaindre et de rester bloqué dans le passé. Le HipHop nous a donné des valeurs à nous qui avons grandi avec, mais il faut être honnête, ça n’existe plus vraiment aujourd’hui. Et puis bon, même si le mouvement HipHop était plein de bonnes intentions sur le papier, dans les faits, c’était bien différent je pense… En ce qui me concerne, je me suis jamais impliqué dans ce délire de mouvement, on vivait le truc entre nous, on restait dans notre coin. Donc je ne suis pas le mieux placé pour en parler.
Quel regard portes-tu sur ce cycle ? Comment vis-tu cette crise ou ces successions de crises. D’ailleurs, durant tout le clip de « BKS », nous te voyons uniquement masqué. Qu’est-ce que ce masque symbolise pour toi aujourd’hui?
Je n’ai pas de regard particulier, honnêtement je m’en fous un peu. Comme je disais, la société évolue, la musique évolue, tout va très vite aujourd’hui. Moi, je fais mon truc dans mon coin, je suis bien comme ça et je suis content de voir que des jeunes graillent grâce à la musique même si je n’apprécie pas leur truc, ça reste subjectif.
Je suis masqué parce qu’on a clippé à Boulogne et que 135€ l’amende c’est beaucoup ahaha. C’est relou de l’enlever et de le remettre. Et puis bon, c’est stylé le masque un peu, ça contextualise le truc aussi.
Pour moi, le rap c’est un peu comme un sport, tant que tu pratiques régulièrement tu peux continuer à progresser.
Quelle importance accordes-tu au visuel dans ta musique car depuis un certain temps les clips et l’image représentent quasiment la moitié du travail pour avoir de la visibilité ?
L’image est devenue indispensable, un clip original peut t’assurer une super promo même si ton morceau n’est pas top, c’est dire le pouvoir du truc. J’ai la chance d’avoir bossé avec des super gars pour mes clips sur mes projets, que ce soit mon frérot Alx de In-my-Hood, Greenback, L’Indis, Seum Shine et dernièrement Sylvain de Ginkgovideos. C’est inconcevable de nos jours de sortir un projet sans clip, c’est la meilleure publicité, c’est moins rentable que les clashes mais c’est moins malsain. Mais bon, la musique à la base c’est un truc qui s’écoute, et non qui se regarde…
Pourrais-tu nous donner trois raisons d’écouter « BKS » c’est « Best Kept Secret » ?
Si tu aimes les barz, les ambiances new-yorkaises et que tu en as marre de la zumba, BKS te fera passer un bon moment.
Il y a-t-il un mot de la fin ?
Merci à la Voix du Hip Hop, peace !