Planet Asia, MC de Fresno en Californie, a déjà plus de 15 ans de carrière derrière lui. Rarement cité parmi les rappeurs de référence, il est néanmoins un MC qui compte et qui est respecté par ses pairs. De passage dans le nord de la France, pour la première fois en octobre 2010, La Voix du HipHop n’a pas raté l’occasion de discuter HipHop et avec ce passionné peu loquace mais toujours pertinent.
Pour ceux qui te connaîtraient moins ou ignorent ton parcours, peut-être nous rappeler ce que tu as déjà réalisé jusqu’à maintenant ?
Oh man, J’ai réalisé une dizaine de projets solo, et il y a aussi les mixtapes. Je serai incapable de te dire tout ce que j’ai déjà fait, je ne compte même pas en fait. Mais il doit y avoir sur ma page wikipedia.
La plupart des gens m’ont connu avec « In your area » dans l’album de Peanut Butter Wolf, « My vinyl weighs a ton ». Mais, j’ai fait mes premiers discographiques en 1997, via mon acolyte Rasco, qui m’a mis le pied à l’étrier. Nous avons ensuite formé le groupe Cali Agents. A partir de là, des nouvelles portes se sont ouvertes, et des projets ont pu naître. J’ai ramené mon crew, Skhoolyard, ensuite, j’ai créé mon label Gold Chain Music. Au final, depuis 1997, je suis présent, je fais mon bonhomme de chemin. Je représente Gold Chain Music, Gold Chain Military et d’autres choses encore.
Penses-tu que tes projets ont eu la reconnaissance qu’ils méritent ? Je prends par exemple, l’album Pain Language avec DJ Muggs…
Oui, je le pense. Pour ce qui est de Pain Language, plus précisément, je pense également qu’il a eu la reconnaissance mais si c’est certainement à une plus petite échelle, mais c’est album qui a rempli sa mission. Les vrais, les connaisseurs ont apprécié. C’est en soi, une bénédiction. Faire un album entier avec DJ Muggs, c’était un plaisir.
Quelle opinion as-tu de la situation du HipHop aujourd’hui ?
Je pense que le HipHop est dans une meilleure situation aujourd’hui parce que les choses se sont plus ou moins également avec internet notamment. C’est vrai que le HipHop s’est un peu dilué mais en même temps, il s’est ouvert vers d’autres domaines et opportunités. J’aime le HipHop aujourd’hui, il y a de l’émulation, de très bons projets sortent, d’autres arrivent. C’est excitant.
J’aime bien ce que fait Fashawn, Black Milk, Wiz Khalifa, Sean Price, Smif N wessun, Strong Arm steady, etc.
Tu viens de Fresno, en Californie, comment est la scène HipHop là-bas ?
Fresno émerge maintenant musicalement parlent. Il y a beaucoup de bons artistes qui frappent à la porte comme Fashawn, Diego redd, section 8 click, Shake Da Mayor, Killa Kali. Il faut suivre cette new school made in Fresno, parce qu’elle fait de la bonne musique.
Les artistes de ta génération font souvent référence au retour aux sources en ce qui concerne le HipHop. Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?
Le retour aux sources veut dire pour moi, faire les choses de la manière dont tu le faisais quand tu as débuté, faire les choses qui t’ont fait aimer le HipHop au départ. C’est revenir à des choses simples.
Peux-tu nous en dire plus sur Gold Chain Military, qu’est-ce que c’est ?
Gold chain Military, c’est moi, Killa Ben, Killa Kali, Turbin, Tristate, Montage One, Sav Skills. Nous sommes un groupe de MCs qui essaient de donner le meilleur d’eux-mêmes et de se surpasser chacun vis-à-vis de l’autre. J’aime être avec eux, en studio avec eux, sur scène avec eux. Nous avons une alchimie incroyable entre nous. Nous avons sorti un album « Chain of Command ».
Black Belt Theatre, c’est ton dernier album. Parle nous de ce projet.
Les sons sont, en grande partie, produits par mon équipe de production, Dirty Diggs. Mais il y a aussi des beats de Twiz the beat pro, Oh No, Khrysis., Soul Professa et DJ Babu. Parmi les rappers invités, il y a Raekwon, mes gars de Gold Chain, Camp Lo, Willie the Kid, Chace Infinite, Rasco, Strong Arm Steady, et Picaso, un petit qui va faire parler de lui très bientôt ! Généralement, je ne fais pas beaucoup de featuring mais sur cet album j’ai fait le choix de mettre en avant les connections que j’avais établi au cours de ces dernières années. Cet album a été celui pour lequel, j’ai mis le plus de temps à réaliser, environ 1 an.
Qu’est-ce que le fait d’être sur scène t’apporte en comparaison à ton travail en studio ?
L’énergie. Quand tu es en studio, tu essaies de garder le même flow, le même niveau de voix. Sur scène, tu as plus de liberté, tu peux aller plus haut ou plus bas, Il s’agit surtout de gérer sa respiration. Sur scène, tu peux redonner une nouvelle vibe à tes morceaux… Il m’est arrivé parfois de me dire ‘oh si je pouvais refaire en studio, aussi’… C’est la beauté du live !