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Qu’est-il arrivé à la Zulu Nation?

Qu’est-il arrivé à la Zulu Nation?

Pendant longtemps, la Zulu Nation a été, en quelques sorte, le porte-parole du HipHop dans le monde et plus particulièrement en Europe, au point que Zulu Nation et HipHop sont devenus synonymes.  Pourquoi alors que les enjeux sociaux et politiques sont si importants pour les jeunes générations HipHop aujourd’hui, la Zulu nation semble si discrète? Les valeurs, l’importance, et le rôle de mouvement créé par Afrika Bambaataa : Defi J et Phil One, les représentants de la Zulu Nation en Belgique,  et pour l’Europe, s’en expliquent.

La Zulu Nation belge

Le HipHop en France et en Europe plus généralement a été en partie introduit et coordonné par la Zulu Nation. Et je pense que ça a créé la confusion chez pas mal de monde. Dans le sens où HipHop et Zulu Nation sont devenus synonymes. Or c’est loin d’être le cas. Quel rôle a donc joué la Zulu Nation dans les premières heures du HipHop en Europe (Belgique et France en particulier)?

Defi J: La Zulu Nation, quand on parle de l’Europe, il faut dire qu’elle est d’abord arrivée en France, à paris. Afrika Bambaataa, un des pères fondateurs, est venu avec la culture HipHop et a rencontré des gens en France et les a déclaré Kings Zulu. On peut dire que c’est la première apparition officielle du chapter Zulu. Mais on ne sait pas si à cette époque, on peut parler d’un chapter européen. On va dire, plus français. Donc la Zulu est apparue à ce moment là. Le rôle que la Zulu a joué dans le HipHop en France au début? J’ai ma réponse à moi. Mais chacun a sa réponse.

Je pense qu’elle devait avoir un rôle mais le rôle n’a pas été accompli. Du moins pour la France. A la base, elle avait pour rôle de pouvoir inculquer aux gens l’essence de la culture HipHop, les fondements du HipHop à travers les arts, à travers la pensée. Mais, je pense qu’il n’y a pas eu assez de maturité à l’époque pour ce qui devait être fait. Et ce qui devait être fait, c’était enseigner aux jeunes que la culture HipHop, c’était bien, c’était une première chose, vouloir évoluer dans la culture HipHop, c’était une autre chose mais à côté de ça, il y avait tout un mode de vie. Il fallait donc apporter un mode de vie à travers le HipHop. Le HipHop devait être un apport en plus dans leurs vies sociales. Il fallait leur faire prendre conscience qu’il ne fallait pas laisser tomber les cours, avoir son diplôme, avoir un boulot, être bien avec les gens, tous des trucs comme ça.

La Zulu était porteuse de ce genre de messages. Je pense que ça a été ancré dans le cœur et la tête de beaucoup de gens, même en France, alors qu’il n’y a plus de zulus… Enfin, il n’y a plus de Zulu Nation, mais je pense qu’il y a encore beaucoup de zulus. Malheureusement, le “job” de la Zulu Nation n’a pas  été fait.. Pour moi, ça a été beaucoup trop “fashion”. La Zulu Nation a été surtout un phénomène de mode en France. Le mot Zulu était associé au HipHop, on disait que Zulu c’était HipHop et que HipHop c’était Zulu, mais il n’y avait rien derrière.

 

A un moment donné dans les années 80, Zulu est devenu synonyme de racaille. Pourquoi justement au moment où le mot Zulu et la Zulu Nation étaient dénigrés, la zulu nation s’est faite discrète et a même disparu?

Phil One: C’est un peu ridicule, mais c’est la vie. Au moment où les média ont confondu les noms, ce qu’il s’est passé, c’est que certains n’avaient pas le cran, sans leur manquer de respect, d’aller défendre les vraies valeurs. Ils sont rentrés dans le jeu des média, ils ont préféré se retirer. Au même moment, il y a eu des disputes et des problèmes au sein de certaines organisations, la Zulu Letter avait disparu, Sidney n’avait plus son émission, Skalp faisait autre chose, Solo a commencé, petit à petit, à s’intéresser au rap et à une autre partie de la culture HipHop. Et petit à petit comme ça, les gens qui avaient un nom et qui défendaient cette association ont disparu progressivement et ont fait le jeu des média…

Et puis, il y avait aussi, il faut être honnête, une pression de la communauté HipHop derrière, qui, elle aussi, confondait les choses. Et ce n’était pas évident, à une époque où justement, les problèmes de quartiers, les problèmes de banlieues arrivaient, venir derrière en disant “ah non, non, non, Zulu c’est justement Peace, unity et on va tous être frères“. Il faut se faire entendre dans des moments comme ça, et ce n’est pas facile ! Quelque part, on les comprend. Ils ont disparu, mais je pense qu’ils sont restés Zulus dans le cœur. Mais l’organisation en elle-même petit à petit s’est éteinte.

Defi J: La Zulu Nation, c’est réunir des gens, organiser des évènements, faire en sorte que le HipHop monte. La zulu Nation, c’est mettre en avant l’intérêt général, mais cet intérêt n’a pas primé. C’est bien d’être dans ton univers musical, de faire tes skeuds et tout ça, mais à côté, tu tires avec toi l’essence de la Zulu Nation. Je pense qu’en France, malheureusement, ils ne l’ont pas tous fait. Certains l’ont fait mais ont abandonné parce qu’ils se sont retrouvés seuls. Et puis d’autres ont plus vacillé dans le côté “voilà, je suis dans les média” et tu ne peux pas leur en vouloir. C’est comme si prenais un jeune môme qui a 18 ans et qui devient multimillionnaire tout d’un coup. S’il était bon et qu’il change et devient con et hautain, et bien écoute, c’est parce que c’est la jeunesse qui joue, c’est le manque de maturité. Et je pense qu’il y a eu beaucoup de ce genre de choses: le manque de maturité, le fait d’être dans un engrenage médiatique et que soudain, on devient quelqu’un, etc…

 

Quelles étaient et sont donc les valeurs de la Zulu Nation?

Defi J: Il y a une phrase symbolique pour cela, “Peace, Unity and having fun”. Maintenant, quand tu regardes les valeurs de la Zulu Nation, je vais te dire, il n’y a pas vraiment eu de valeurs à la base. Moi, les valeurs de la Zulu Nation, je les ai rencontré au jour le jour en évoluant dans le HipHop et à travers la Zulu Nation. Une anecdote : il y a deux ans, on était dans le Bronx et on attendait Bam (Afrika Bambaataa). On a attendu 3 heures devant chez lui, on râlait, on lui criait dessus. On monte dans la cage et lui, encore, il est en train de tourner. Et on se dit, il se fout de notre gueule, il est retard, et il va encore faire un tour. Et en fait, on s’aperçoit petit à petit que le mec sort des radiateurs, sort des courses, on se rend compte alors qu’il est en train d’approvisionner une famille. Ca, pour moi, c’est une valeur importante, tu as réussi, tu as du fric, mais tu sais pertinemment d’où tu viens et tu n’oublies pas les gens de ta communauté qui sont dans le besoin.

Phil One: En résumé, la valeur essentielle, c’est éduque-toi toi-même et éduque les autres. Et aujourd’hui, il y a une autre valeur qui est apparue et qui n’existait pas au départ, c’est la préservation, non pas du HipHop, mais de la culture HipHop. La valeur que la Zulu Nation défend aujourd’hui plus qu’autre chose, c’est celle de la préservation de la culture.

 

Maintenant, est-ce que les valeurs de la Zulu Nation sont les valeurs du HipHop, peut-on dire que c’est la même chose aujourd’hui?

Defi J: Je pense que c’est la même chose parce que la Zulu Nation est la fondation. Mais aujourd’hui la culture HipHop ne s’arrête plus à la Zulu Nation.

PO: Aujourd’hui la culture HipHop est présente dans le monde entier, ce n’est plus au niveau d’un ou deux continents, le HipHop touche les 5 continents. Maintenant, il faut définir ce qu’est le rap et ce qu’est la culture HipHop. KRS One a dit, un jour, sur un disque,  “rap is something you do, HipHop is something you live”. C’est le résumé. Aujourd’hui, on a rien contre le fait qu’il y ait des gens qui soient amateurs de musique rap, parce que c’est leur droit et que c’est devenu une musique à part entière. Et à côté de ça, tu as une infime partie de ces gens qui écoutent du rap qui sont adeptes de notre culture, la culture HipHop. Et nous à la Zulu Nation, nous essayons dans le monde entier – et c’est le message qu’on fait passer dans tous les chapters – de préserver cette culture.

 

La dimension commerciale qu’a pris le rap a eu pour principale conséquence la séparation des différentes disciplines du HipHop. Comment en tant qu’organisation vous gérez cela vous qui militez pour l’unité ? Comment vous faites pour que les gens fassent le lien entre les différentes disciplines de la culture?

DJ : Il y a une chose qu’il faut préciser : Heureusement qu’il y a encore de nos jours, des gens qui font du rap et qui respectent le mouvement du B-boying et l’inverse aussi. Tu as aussi des gens du B-boying qui se sont adaptés à la musique rap parce qu’ils y trouvent des vibes. Je veux dire, si moi, je suis un rappeur et que ma musique correspond à une mentalité dans laquelle je respecte les B-boys, il est clair que, quelque part,  dans ce que je vais faire, il y a des choses que les gens vont reconnaître. Par rapport à ça, au niveau de la Zulu Nation, on essaie de créer des évènements où justement ces gens,  et heureusement qu’il y en a qui font du rap et qui respectent les différentes disciplines du HipHop, sont là, où les B-boys sont là, où les grapheurs sont là, où les DJs sont là, d’une manière ou d’une autre. On essaie de créer des évènements avec cet ensemble de courants artistiques qui font partie du HipHop. Mais, ce n’est pas évident

 

Les jeunes sont-ils réceptifs aux messages et aux actions de la Zulu Nation aujourd’hui?

PO: Ca dépend… Nous représentons la Zulu Nation belge. Nous, en Belgique, ça fait 15 ans que nous sommes là et je pense qu’aujourd’hui, les gens ont perçu notre message, en tout cas en Belgique. Ils ont compris notre message. Maintenant dans d’autres pays, je ne sais pas, je ne peux pas me prononcer bien que nous nous occupons de certains pays en Europe. C’est vrai que c’est difficile, mais je veux pas trop parler pour les autres. Même si en Belgique, je pense qu’ils ont compris la chose, c’est encore difficile. Quand on fait la sélection du BOTY (Battle Of The Year), il y a très peu de MCs qui viennent, même si on invite des rappeurs sur scène. Quand on fait un anniversaire Zulu où il y a principalement du rap et du DJing, il n’y a pas trop de B-boys dans la salle. Si tu vas à un niveau international, tu vas dans les plus grands évènements du monde comme le Rock Steady ou la Zulu ou des trucs comme ça, c’est essentiellement des B-boys. C’est vraiment difficile. C’est difficile parce qu’aujourd’hui chacun a sa passion, chacun a ses envies et puis chaque discipline n’est plus attaché à l’autre. Les disciplines sont tellement indépendantes les unes des autres  maintenant. Tu as des grapheurs qui exposent dans des galléries, qu’est-ce qu’ils ont besoin de B-boys derrière? Tu as des rappeurs qui vendent leurs disques à des millions d’exemplaires, ils n’ont pas besoin de danseurs sur scène ! Tu as des DJs qui vendent des milliers de mixtapes, ils n’ont pas besoin d’un MC!

DJ: Ca, c’est la partie business. Il y a eu un phénomène de la colonisation de la culture. Les média ont colonisé notre culture. Maintenant, la Zulu tente, tant bien que mal, de récréer l’unité dans le HipHop. Il y a beaucoup de gens qui aiment voir, sur scène, des rappers et des breakers dans la même soirée. Beaucoup de gens aiment ça. Nous, ce que nous essayons de faire, c’est de donner l’occasion à ces gens de pouvoir vivre ce genre d’évènements, de revenir à la base.

 

Justement avec les images qui diffusent MTV, vous n’avez pas l’impresion de passer pour des fous quand vous apportez votre vision du HipHop ? Est-ce que vous pensez que c’est un combat perdu?

PO: Je pense qu’ils ne nous prennent pas pour des fous parce qu’ils savent la vérité mais il ne s’y intéressent peut-être pas. C’est différent. Mais, je crois qu’aujourd’hui avec les média, avec les choses qu’il y a eu, avec les films, les cassettes qu’on vend, les gens sont au courant que le HipHop c’est ceci cela. C’est sûr que c’est toujours difficile. Nous par exemple, à un moment, notre combat a été  de faire arrêter les écoles de danse d’appeler leurs cours, cours HipHop. Tu ne danses pas le HipHop. “Oh, on danse le HipHop!”. Non, on ne danse pas le HipHop. Ca ne se dit pas. Tu fais du locking, du electric-boogie, ou autre, mais tu ne danses pas le HipHop. On a eu plein de discussions comme ça avec des maisons de danse… Encore une fois, ça, cela fait partie de la préservation de la culture HipHop.

DJ: Si on en est arrivé là, c’est qu’il y a eu des erreurs. Et je pense que l’erreur fondamentale vient de la Old School, pour la France. Je pense que si beaucoup de jeunes se sont détachés de la culture HipHop, c’est parce qu’en France, une classe d’artistes, qui était signée chez les majors, s’est trop mise en évidence, s’est accaparée la culture HipHop made in France et a réécrit l’histoire. Ils ont réécrit l’histoire en en faisant croire qu’il n’y a plus d’histoire, que le Bronx ça n’existe pas. C’est pour cela qu’il y a des problèmes avec des artistes américains sur scène.

PO: C’est partout pareil, c’est pour cela qu’aujourd’hui, la Zulu Nation est en train de se battre contre les média pour leur faire comprendre que Russel Simmons n’est pas le père du HipHop. Les pères du HipHop sont les DJ Kool Herc, Bambaataa et les autres…

DJ : Quand je vois des groupes old school français qui font un album, tu entends le sampling et ils te disent l’original “sample by“, ils le mettent en anglais en plus pour faire américain, “sample by Scarface“. Comment tu vas apporter de la connaissance aux gens si tu ne sais pas que tu as pris le sample de Isaac Hayes? Tu induis les gens en erreur! Et puis tu dis, “ouais, non, moi, le HipHop ricain ce n’est pas mon problème”. Non, c’est clair qu’il ne faut pas aduler le rap américain, on ne doit pas l’aduler parce qu’on a notre culture en Europe. Mais tu ne peux pas non plus, d’un autre côté, cracher sur le HipHop qui vient d’Outre-Atlantique. Et quelque part, tu essaies quand même de te tenir à la page de ce qui se passe là-bas et tu évolues ici et tu fais comme si il n’y avait que la France, alors que non, surtout que la culture HipHop va en l’encontre de cela. La culture HipHop justement prône le rapprochement. Dans l’Est de la France, vers Strasbourg, ils savent qu’il y a un HipHop qui  existe en Allemagne…Du côté de Paris, de Nantes, dans le Sud, ils ne savent pas qu’il y a du HipHop italien, ou allemand, qu’on rappe en polonais, qu’on rappe en ceci et je trouve ça un peu dommage. Ce n’est même pas du protectionnisme. C’est un renfermement sur soi.

 

Avec la Zulu Nation, n’avez-vous pas le sentiment d’être un peu dépassé ou en décalage avec le monde du rap surtout  (au niveau des lyrics des artistes, de la violence associée aux évènements rap)?

PO: Non. Grâce à Dieu, sur 10 évènements qu’on organise, il y a peut-être, un événement où il y a une petite tension et encore… Parce qu’on vient de là, on sait comment prendre les gens. Je ne dis pas qu’on est cools, que les gens nous respectent, qu’on est tranquilles toute la soirée. On n’est pas tranquilles. Mais nous ne sommes pas dépassés parce que notre but, justement, c’est de ne pas être dépassé.

DJ : Actuellement, je pense que, être, justement, à la page, c’est de pouvoir faire des évènements. Encore aujourd’hui, la Zulu Nation peut inviter des artistes comme Common Sense, ou Mobb Deep, ou encore un groupe connu de break, et créer une scène d’actualité, et le public viendra sans qu’il y ait de problèmes. Parce que les gens connaissent l’esprit de la Zulu Nation. Et ce n’est pas non plus parce qu’on ait Zulu qu’on est gentil avec tout le monde et qu’on se laisse entuber. Les gens pensent que parce que t’es Zulu, on peut te cracher dessus ou te marcher dessus. Bam me disait que si tu es Zulu et que tu représentes le HipHop, tu dois savoir “watch your back”. Celui qui vient en paix, tu vas en paix avec lui, celui qui veut te baiser, tu le baises avant qu’il ne te baise. Nous ne sommes pas des utopistes, non plus. Si nous, nous faisons des évènements avec des gens, c’est avec des gens qui sont vrais. Sur scène, on ne fera jamais venir des putes. Je ne pense pas que nous soyons en décalage, nous ne sommes pas  dépassés. Je pense même que nous sommes beaucoup plus loin que pas mal de monde. Même s’il y a des problèmes dans le HipHop actuellement, qu’il y a des tensions dans le rap, je pense qu’il serait grand temps qu’il y ait un Blackout sur le HipHop. C’est là qu’on verra où sont les vrais. C’est là qu’on verra où sont ceux qui étaient décalés. C’est là qu’on verra ceux qui sauront se débrouiller, ceux qui étaient dans l’underground à travailler leurs projets et qui ont su créer leurs structures et qui pourront continuer à évoluer dans l’underground. Nous sommes loin d’être dépassés et puis quoiqu’il en soit, on s’en fout aussi. Les média, la nécessité de vendre plus de disques, ça ne nous touche pas, tu vois.

 

Pourquoi alors que les enjeux sociaux et politiques sont si importants pour les jeunes générations HipHop aujourd’hui, la zulu nation, porte-parole de la culture HipHop en quelque sorte pendant longtemps, semble si discrète au point qu’aujourd’hui la Nation Of Islam ait pris plus d’importance qu’elle aux USA?

DJ : Aux Usa, la situation est beaucoup plus complexe qu’en Europe. La communauté noire, là-bas, est une communauté qui se cherche. Elle essaie de trouver ses repères à travers plein d’éléments. Il faut savoir faire la distinction entre la Zulu Nation qui fait partie du HipHop, et la Nation of Islam qui est down avec le HipHop, qui respecte le HipHop. La Nation Of Islam contribue aussi à des activités de la Zulu Nation. Il n’y a pas de conflits entre les deux entités. Ce n’est pas parce que la Nation Of Islam est davantage porte-parole qu’elle a bouffé la Zulu Nation ou qu’elle la piétine. Il y a un grand respect entre Bam et les gens de la Nation of Islam. Maintenant, la Nation Of Islam ne prône pas ce que prône le HipHop. La Nation Of Islam qui parle d’Islam mais ne parle du même Islam que le bon musulman qui suit les 5 piliers de l’Islam et cela crée certaines interrogations.

Je pense que la Nation Of Islam a plus d’impact maintenant parce que sa gestion est différente. Bam est quelqu’un qui s’est perdu à essayer de faire des choses pour la culture HipHop, sa communauté, à l’échelle locale. On va dire que Bam a pensé globalement, mais a agi localement. A côté de cela, on peut dire que la Nation Of Islam, comme elle a vu qu’il y avait un type qui s’occupait de sa communauté localement, elle a décidé de s’occuper de la communauté mais mondialement, par le biais de grands artistes, à travers des grands colloques, à travers des choses qui rapportaient plus, même au niveau argent. Plus tu as d’argent, plus tu as les opportunités pour créer des structures, monter des bureaux, plus tu sais gérer efficacement… Et puis, la Nation Of Islam est plus médiatique aussi. Farrakhan attire plus la lumière sur lui que Bambaataa. Bambaataa, il n’y a que lorsqu’il fait ses tournées que les projecteurs se tournent vers lui. Mais dans sa vie de tous les jours, il est comme tout le monde, il est là pour sa communauté, il va à Harlem, il parle aux jeunes, il essaie de régler des problèmes à New jersey quand il y a des problèmes de gangs. Oui, Farrakhan parle peut-être plus, mais d’un autre côté, Bam agit peut-être plus. Ils ne sont pas en opposition. Là, il y a un travail qui est fait au niveau des média, au niveau de la tchatche, et d’un autre côté, tu as un type qui est un artiste, qui est reconnu, qui est respecté, et tous les deux jours, il est sur les routes…

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Pour plus d’information sur la Zulu Nation : www.zulunation.be

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