Vanzet réalise des clips vidéos. Parce qu’il aime cela, mais aussi parce qu’il estime que l’aspect visuel dans le HipHop fait défaut.
Qu’est-ce qui t’as attiré vers la vidéo ?
J’ai commencé en 94 dans la musique avec Pépite au sein du groupe Malfaiteurs, mais moi à la base j’étais attiré déjà par le visuel à l’époque. Du coup, j’ai préféré arrêter le rap pour aller dans le visuel. J’avais aussi vu que c’était un créneau à prendre, ici on manquait beaucoup de visuels, les mecs font du HipHop, mais il y a personne qui les voient, alors qu’aujourd’hui on a internet. Sur Lille ça manque de clips et de gens qui bougent à ce niveau là… Il y a des trucs ici et là mais il faut du pognon…
Sens-tu une grosse demande depuis que l’on est passé à l’ère de l’image ?
Effectivement il y a de la demande, mais le problème c’est qu’il n’y a pas de pognon, c’est toujours la même chose. Même perso, je bosse chez moi, donc je n’ai pas trop de matos. On fait avec les moyens du bord depuis le début et on s’en sort comme on peut. Quoiqu’il en soit il y a de la demande or les fonds manquent autant de mon coté que du côté des personnes qui demandent généralement.
Est-ce que tu travailles seul ou avec une équipe derrière toi ?
Je travaille seul
Entre les clips de Salvo et ceux de Pépite, il y a une sacrée différence notamment au niveau des cadres, des prises de vue, de quelle manière bosses-tu ?
C’est bien que tu me soulignes cette différence entre les clips de Salvo et de Pépite. Ce qui est bien, c’est que je travaille avec des personnalités différentes donc du coup chacun amène à sa façon, son univers, ses idées, plus les miennes et au final on va trouver « une patte» particulière et c’est ça qui les différencie l’un de l’autre. Par exemple pour Salvo, les clips sont un peu plus cool, ce n’est pas très « cut » alors que les clips de Pépite sont speed et plus mouvementés.
Justement, qu’est-ce que t’apportes chacune de tes collaborations ?
Ca me permet de bosser avec des personnes qui font du HipHop, parce que c’est mon mouvement, je reste donc dans ce que j’aime. Honnêtement, ça m’apporte de la connaissance et ça me permet de me perfectionner dans plus de trucs. Chaque collaboration peut être considérée comme un échange qui enrichit mon savoir-faire. J’exploite des idées auxquelles je n‘avais pas pensé, par exemple. Mais au fond ce que je fais c’est par passion et non forcément pour moi mais pour eux. Ma satisfaction, c’est le fait qu’on puisse les voir parce que je sais que ce sont des personnes qui en veulent. Les collaborations sont aussi une manière de me faire connaître aussi entre guillemets
Est-ce que tu te considères comme autodidacte ?
Ah complètement, autodidacte à 100%. Tu vois j’ai toujours été dans le trip visuel, dans les films, depuis que je suis petit et j’ai tout appris tout seul.
Est-ce que le fait d’avoir peu ou pas de moyens aide à avoir des idées plus originales en faisant avec les moyens du bord ?
Sans moyens tu as des idées, mais le problème c’est que tu ne peux pas les concrétiser car justement il n’ y a pas de moyens. Il y a certains plans que tu as envie de faire… Mais tout cela ça coûte. On en revient toujours au même point, l’argent. Autant pour les groupes que pour moi. Par exemple, si tu veux tourner sur fond bleu, tu as des studio, c’est 400-500 € la journée, donc tu fais systeme D. Tu prends un drap bleu tu fais ce que tu peux, mais ça ne rends pas ce que toi tu as envie que ça donne parce que tu n’es pas en studio justement
Et quelles sont tes influences cinématographiques s’il y en a ?
Mes influences cinématographiques, il y en a plein. Moi je suis très science fiction, après je suis dans le gore aussi. Mais à l’heure actuelle, c’est le cinéma japonais, ils sont speed et il y a de l’idée on va dire ça comme ça… Cette influence, tu peux même la voir dans certains clips, pour ceux qui connaissent le clip de Pépite, il a été monté comme ça un peu à la speed.
Cherches-tu réellement à développer un style de vidéo particulier notamment dans les clips genre Kourtrajmé ?
Oui, oui j’aimerai bien. Je travaille pour ça, oui j’essaie. J’espère être sur la bonne voie. Autour de moi, on complimente mon taff assez souvent. Maintenant je ne sais pas si les gens me disent que c’est bien ce que je fais, juste pour me faire plaisir. Et lorsque je leur demande pourquoi ils aiment bien, ils me disent qu’il n’y a rien, il n’y a pas de fioritures, c’est du net, c’est du brut, et c’est du bien fait.
Vas-tu te limiter à faire des clips ou comptes-tu vraiment investir d’autres domaines et d’autres formats…voire faire des courts-métrages ?
J’aimerais bien faire un petit court-métrage, oui. Là, je suis en train d’en écrire un, en tout cas j’essaie. Parce que c’est un autre travail, il faut un scénario, ça prend plus de temps, il y a plus de paramètres à prendre en compte et comme je suis un autodidacte, ce sont des choses que je n’ai pas apprises et que je dois apprendre maintenant.
Est-ce que tu peux me citer trois clips qui t’on marqués ou inspirés ? Trois clips aussi bien dans le rap ou que tu as pu voir et qui t’on inspirés. Des trucs qui te mettent une claque et tu te dis « voila il faut travailler ».
Et bien, c’est le clip à 1 Million de dollars… Un clip qui a bien arraché, c’est le celui de Jamiroquai pour le film Godzilla. Niveau HipHop, voilà il n’y a pas grand chose, c’est toujours la même chose, bling, bling, string, string, les grosses voitures, etc. Quelques uns sortent du lot, sortent des perles, je n’ai pas les titres ni les noms en tête, mais bon ce sont des vidéos que tu vois sur internet, c’est le truc underground, des mecs qui bossent bien aussi.
Et qu’est-ce que tu réponds lorsqu’on te demande si la caméra (vidéo) peut être une arme ?
Oui ça peut être une arme, et même mortelle. Là on va plus parler de clips, mais par le visuel, par le montage, par la vidéo, tu passes ce que tu as envie de passer comme message et de la manière que tu veux. Donc tu peux retourner qui tu veux.
Quels sont tes futurs projets ?
Un clip prochainement avec Pépite. J’ai eu deux, trois contacts, j’attends des réponses. Sinon je continue à bosser avec les mêmes personnes, au niveau des projets vidéo, c’est à dire Pépite et Salvo en l’occurrence.